
De Willy à keiko
Quand l'histoire prend vie
Sauvez Willy, Free Willy aux Etats Unis, est un succès au box-office. Dès sa sortie en 1993, il fait un bénéfice de plus de 135 millions d’euro.
Ce film raconte l’histoire d’amitié entre un orque, Willy, vendu depuis peu à un delphinarium plus soucieux du chiffres d’affaires que pourrait lui rapporter l’animal que son bien-être. Et Jesse, un jeune garçon de passage. Willy souffrant de plus en plus des conditions de vie, allant jusqu’à avoir des comportements violents ou des refus de dressage, Jesse va alors tenter de libérer son mi.
L’histoire ne s’arrête cependant pas là, mise à part les deux suites réalisées quelques années plus tard, l’histoire prends surtout une tournure tout autre de l’autre côté de l’écran.
En effet, l’orque du film, Willy, s’appelle en réalité Keiko. Capturé en Islande suite à l’interdiction de la capture d’orque en 1976 dans les eaux américaines, Keiko est dès lors baladé de parc aquatique en parc aquatique jusqu’à être racheté pour 100 000 dollars par le Reino Aventura, au Mexique. 7 ans plus tard, en 1992, ce même parc sera approché par un studio souhaitant caster Keiko pour un projet futur de film. Le parc accepte et signera un contrat avec la compagnie de production pour tourner dans leurs locaux.
Le film sort et comme nous le disions plus tôt, c’est un succès. Mais l’équipe du film ne veut pas en rester là, ils souhaitent trouver le moyen de libérer Keiko. Ils font donc appel à David Phillips, militant pour le bien-être des animaux marins qui propose alors la mise en place d’un numéro qui sera affiché à la fin du film pour sensibiliser le public pour la cause qu’il sert. Se produit alors un évènement imprévisible, le numéro sera appelé plus de 300 000 fois et la demande principale sera de libérer l’orque jouant Willy, Keiko.
Commence alors une négociation entre la Free Willy Fondation et le groupe représentant les parcs marins et aquarium. La fondation fini par gagner et obtiendra le droit de libérer Keiko. Cependant la tâche s’annonce rude. D’autant plus que l’on diagnostiquera à l’animal un grave soucis de peau extrêmement contagieux dû au traitement chimiques des bassins, rendant impossible toute libération tant qu’il n’était pas complètement guéri.
On fait alors construire en quelques mois un centre de soi en Oregon pour la modique somme de 7 millions de dollars. Après un transport en avion, non sans quelques complications, il arrive enfin dans le centre de soin.
Il est alors soigné sous l’œil de ses deux dresseuses. À peine quelques jours plus tard, il commence déjà a aller mieux, il recommence à jouer, guéri, dance et fini même par chanter. Ses chants sont alors étudiés afin de localiser son pays d’origine.
Après un voyage final vers la suède, il sera tout d’abord garder sous surveillance dans un bassin naturel puis enfin libéré en pleine mer en 2002.
Il mourut une année plus tard en 2003, libre.
Cette histoire, quoique se finissant bien n’est cependant pas commune, et de nombreux animaux souffrent au quotidien de maltraitance, que ce soit dans le monde des parcs marins, zoo et cirques mais aussi dans le milieu du cinéma. La mobilisation du public, aidé par la mise en place du numéro, n’est pas systématique, et de nombreux animaux n’ont pas la chance de Keiko.
Image de Keiko, dans son véritable environnement
Il n’est pas dans la nature de ses animaux, que se soit des orques mais aussi d’autres animaux bien sûr, de se donner en spectacle ou de vivre dans des conditions de vie telle. Celles-ci peuvent avoir des conséquences tant physique que mentale, la maladie de peau de Keiko dû au chlore ou la perte de contrôle de Willy dans le film, tous ces comportements sont dus aux conditions de vie qui leur sont imposées.
Keiko sera exploité jusqu’à la fin, que ce soit par le parc qui lui fera faire des représentations la veille de son voyage ou alors les studios de cinéma qui, quoi qu’à l’origine du film, ont quand même fait tourner Keiko dans deux films supplémentaires en 1995 et 1997. Il sera devenu à ses dépends une sources majeurs de bénéfices, pour le parc et pour les producteurs, rapportant aux deux entreprise une grande visibilité et un grand nombre de spectateurs.
Écrit par Lou Bulthé-Maingard



