En 1979, en collaboration avec son frère Bob, Hervey Weinstein fonde la société de production Miramax. Il sera à la tête de ce studio jusqu’en 2005 où il changera de société pour ouvrir la Weinstein Compagnie. Homme d'affaires redoutable, il se fait une place en or dans le monde hollywoodien.

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Il ne va cependant pas tarder à user de ses pouvoirs nouvellement acquis et établis à des fins discutables. Ses actions ne passeront pas inaperçues et de nombreux acteurs du milieu tenteront de lancer l’alerte en vain.

La première à s’exprimer est Gwyneth Paltrow (Iron Man) qui glissera au milieu du talkshow de David Letterman : « Il peut vous obliger à faire une chose ou deux ». Elle sera suivie en 2005 par Courtney love qui dira : « si Harvey Weinstein vous invite à une fête privée au Four Seasons, n'y allez pas ».

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Il y aura également des tentatives de dénonciations dans des articles de presse, comme l’article « Harvey’s Girls » parut en 2010 dans le Pajipa ou encore « tell us What You Know about Harvey Weinstein's "Open Secret'" » dans le Gawker en 2015, mais ils passeront inaperçus.

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Enfin, en 2013, durant la cérémonie des oscars, Seth Macfarlane, le maître de cérémonie, lors de l’annonce des actrices nominées, il glissera dans son discours : « Félicitations, vous voici désormais cinq à ne plus avoir à prétendre être attirée par Harvey Weinstein. »

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Il paraît donc clair que personne dans le domaine hollywoodien n’ignorait les comportements de Weinstein. Mais il faudra attendre 2017 pour que l’affaire éclate au grand jour et provoque un séisme médiatique, politique et social.

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Le 5 octobre 2017, Jodi Rantor et Megan Tworkey, deux journalistes du New York Time, publient un article relatant sur 3 ans des actes du producteur, l’accusant de harcèlement sexuel et d’avoir passé des accords financiers avec 8 femmes pour obtenir leurs silences.

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Un autre article viendra appuyer leurs propos cinq jours plus tard dans le New Yorker. Ronan Farrow y publie alors les premiers noms de victimes, la liste n’aura de cesse de s’allonger au fil du temps. On y retrouve le témoignage de 13 femmes victimes de harcèlement dont trois témoignant pour viol. Le journaliste avait basé ses recherches sur des témoignages d’assistants ou de collègues de Weinstein ayant assisté à des scènes de violence. Ronan Farrow déclarera avoir voulu publier son article deux mois auparavant mais avaient reçu de nombreuses menaces pour l’en dissuader.

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Le 20 octobre, Heather Kerr, une actrice, sera la première à témoigner publiquement et raconter son agression.

Malgré les tentatives menées par Weinstein et ses avocats de discréditer les actrices prenant la parole, l’affaire s’enflamme et prend de plus en plus d’ampleur.

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On compte aujourd’hui 93 victimes d’Harvey Weinstein dont 14 ayant témoigné pour viol.

Parmi elles on peut retrouver des actrices comme :

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• Cate Blanchette (Blue Jasmine)

• Angélina Jolie (Tomb Raider)

• Cara Delevingne (Valerian)

• Eva Green (Miss Peregrine, 300)

• Claire Forlani (Rencontre avec Joe Black)

• Léa Seydoux

• Lupita Nyong’o

• Et tant d’autres….

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Le 11 mars 2020, Harvey Weinstein sera condamné à 23 ans de prison ferme, ce qui semble dérisoire face aux nombres de vies et de carrières qu’il a dû briser.

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Il entraînera dans sa chute plus de 200 hommes influents dans les domaines de la politique, des médias, du divertissement… Et même si cela semble énorme, la réalité est cependant bien décevante, le nombre de procès restant toujours très bas.

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Bill Cosby n’ayant écopé que de 10 ans fermes, d’autres comme Epstein, homme d’affaires aux relations hautes placées et aux méthodes que nous pourrions qualifier de pédophiles, il se suicidera la veille de son procès, mettant un point final à son affaire. Les victimes sont encore aujourd’hui souvent abandonnées par le système juridique, et pas seulement américain.

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Nous sommes donc en possibilité de nous demander, trois ans après, que nous reste-t-il de l’affaire Weinstein ?

L’affaire a engendré un mouvement de masse international, le mouvement #Metoo, poussant à la prise de parole des victimes d’agressions sexuelles, qu’elles soient féminines, masculine ou aucun des deux. Transformé en #BalanceTonPorc en France, il a permis à de nombreuses personnes d’être entendu.

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Il a également permis de faire bouger certains gouvernements, de manières plus ou moins actives.

Le monde du cinéma reste quant à lui traumatisé et nombre de séries, films sont sortis dans ces trois derniers pour continuellement dénoncer ce qui s’est produit. Il opère une autorégulation constante.

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           Écrit par Lou Bulthé-Maingard 

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