Les stars filantes
Quand le cinéma tue ses acteurs
L’industrie du cinéma est une industrie du rêve, elle peut nous faire croire tout et n’importe quoi. Jouant avec la vie de ses personnages, les acteurs eux, ne sont pas immunisés à cette dernière. Que celle-ci soit brutale ou « prévisible » elle n’est jamais sans conséquence. Qu’elle ait un impact sur une production en cours ou à venir, la mort est source d’adaptation.
Aujourd’hui nous allons nous pencher sur les décès de jeunes acteurs morts au sommet de leurs gloire.
Chez les 20 à 30 ans, les accidents de voiture représentent en moyenne 30% des causes de mortalité. Ce pourcentage peut être transposé aux acteurs qui n’y échappent pas. De nombreux acteurs sont morts dans ces circonstances.
Nous avons l’exemple de James Dean, icône de son époque, qui même ayant joué dans très peu de films, est devenu un symbole de la jeunesse rebelle des années d’après-guerre.
Il meurt au volant de sa voiture le 30 septembre 1955. Roulant pendant près de 5 heures à une allure folle (son compteur restera bloqué à 185 km/h mais au moment de l’impact il roulait à 90 km/h) il entre en collision avec Donald Turnupseed, un jeune étudiant qui lui a coupé la priorité. James Dean mourut sur le coup là où Donald s’en tirera avec quelques rares blessures.
Sa mort se produisit lors du tournage pour le film Géant dans lequel il avait obtenu un second rôle. Il ne restait heureusement que la voix-off à finir ce qui demanda à la production une réadaptation de postsynchronisation. Il était stipulé dans le contrat de James Dean qu’il n’était pas autorisé à participer à des courses de vitesse ou à adopter une conduite dangereuse.
Il sera nominé deux fois aux oscars à titre posthume. Aujourd’hui, malgré son parcourt très court et son œuvre se résumant à peine à quatre films, il reste quand même une figure phare du cinéma.
D’autres acteurs décèderont dans des conditions similaires. Nous pouvons citer Anton Yelchin, ayant joué Pavel Checkov dans Star Trek : No limit, mort dû à un défaut de fabrication de sa voiture. Il était prévu pour jouer dans la série Mr. Mercedes adapté de l’œuvre de Stephen King.
Ou encore Paul Walker qui mourut dans un accident de voiture suite à la perte de contrôle de la Porsche conduite par un de ses amis. Ils roulaient à 160 km/h sur une route limitée à 70 km/h.
Il était encore en plein tournage du 9ème volet de Fast and Furious dans lequel il joue Brian O’Conner. On utilisera alors une technique de mixage des visages des Deux Frères de Paul Walker pour finir en post-production le film et lui rendre hommage dans une scène finale accompagné de la musique de Charli Puth et Wiz Khalifa, See you again. La musique à elle seule deviendra la vidéo la plus écoutée sur YouTube en 2017.
Autre cause de mortalité cette fois moins mortelle dans le reste de la population mais bien présente dans le monde du cinéma à cause de la facilité d’accès aux produits illicites : l’overdose. Elle a touché de nombreux acteurs du show-business, et les acteurs ne sont pas en reste.
Le symbole de ce talent et de cette jeunesse perdue est River Phoenix, l’un des plus grands espoirs du cinéma. Qualifié comme « l’un des 12 acteurs les plus prometteurs de 1986 ». A 23 ans il avait déjà tourné avec de grands réalisateurs. Que ce soit Gus Van Sant dans My own private Idaho, Spielberg dans Indiana Jones et tant d’autres.
Il eut une fin de carrière et de vie brutale. Pendant la soirée d’Halloween de 1993, River Phoenix sort dans la boîte dont Johnny Depp est le copropriétaire, la Viper Room. Pendant le concert de Johnny Depp et son ami Flea, River Phoenix sort en titubant ce qui ne manque pas d’alerter ses amis qui le suivent, et a raison puisque le jeune homme s’effondre et commence à convulser. Sous les yeux de sa sœur Rain, de son frère Joaquin, de sa copine Samantha Mathis et de ses amis, il est emporté dans l’ambulance dans laquelle il décèdera avant d’arriver à l’hôpital. L’autopsie révèle qu’il est mort d’une combinaison de drogues qui lui ont été fatales. Il avait à peine 23 ans.
Il hantera longtemps la carrière de son frère, Joaquin Phoenix.
D’autres acteurs ont subi un sort similaire, comme par exemple Corey Monteith, incarnant le personnage de Flin dans la série à succès Glee. En plein tournage, la série lui rendra hommage dans un épisode poignant qui lui est consacré.
Enfin, troisième cause de mortalité que nous allons évoquer, la maladie.
Le monde du cinéma est très tatillon avec le sujet de la maladie chez ses acteurs. En effet elle peut entraîner des acteurs dans des courages à très petits budgets pour éviter un maximum de mettre en danger le projet à venir. Ces conditions poussent certains acteurs à dissimuler leurs maladies. Nous avons un exemple très récent datant de ce milieu d’année.
L’acteur Chadwig Bosseman ayant incarné Black Panther dans les derniers films Marvel est en effet décédé les 28 aout 2020. Les causes de sa mort sont alors révélées dans les médias., il était atteint depuis 2016 d’un cancer du côlon qu’il a tenu jusqu’au bout à garder secret.
On apprend par la même occasion que les producteurs et la compagnie Marvel n’étaient aucunement au courant de la maladie de leur acteur, seul son agent était au courant de son état de santé.
Comme nous vous le montrons dans nos articles, le monde hollywoodien n’est pas tout rose et maltraite parfois ses acteurs au point que l’issue peut parfois être tragique. Permettant un accès aux drogues plus facile, procurant un sentiment d’immortalité ou poussant certains acteurs à dissimuler leur maladie pour éviter d’être mis de côté. La mort de ces acteurs est tant triste que révélatrice du monde dans lequel les jeunes acteurs en quête de gloire sont propulsés.
Nous adressons une pensée pour les familles de ces acteurs.
Écrit par Lou Bulthé-Maingard






